Les victimes de la Cité du labyrinthe peinent à se faire entendre

Par Lucas Malterre, le 5 juillet 2011, dans la rubrique Solidarité
 La mobilisation continue pour les sinistrés de la cité du Labyrinthe. Jeudi 30 juin 2011, ils étaient réunis au 17, rue Morland ♦ (4e arrondissement) devant la préfecture de Paris.
 
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Les victimes de la cité du Labyrinthe rencontrent des difficultés pour réunir tous les interlocuteurs voulus. Photo : L. Malterre
Le choix du jour ne devait rien au hasard, indique Émilie Sagne, présidente de l’association des victimes de l’incendie. En effet, après de longues tractation, c’est cette date et ce lieu qui avaient été choisis pour la tenue d’une réunion entre toutes les parties concernées. Les sinistrés souhaitent rassembler la mairie de Paris, la mairie du 20e, les préfectures de police et de région et le syndic autour d’une table.Seulement voilà, la réunion a été annulée la veille comme nous l’explique Émilie SagneParmi les questions que les manifestants du jour souhaiteraient poser, il y a toutes celles qui concernent l’enquête sur les causes de l’incendie. Dans la petite foule rassemblée, Espano Kaveh et son mari Kambiz sont les représentants des parents de Jasmine Jahanshahi, l’étudiante de Floride qui est décédée dans l’incendie. Ils veulent avant tout savoir si l’enquête est en cours et expliquent que les parents de Jasmine, venus des Etats-Unis, n’ont pu obtenir aucun renseignement auprès des services de Police.Une délégation d’une dizaine de personne est finalement reçue… Aujourd’hui, mardi 5 juillet 2011, une réunion consacrée à l’hébergement et au relogement est prévue. Samedi 2 juillet, les victimes de l’incendie se réunissaient devant leur immeuble de la cité du Labyrinthe en mémoire des disparus.
Lucas Malterre
pour Le journal du web 75020
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Commémoration en hommage aux victimes de l’incendie mortel de Ménilmontant

Une commémoration en hommage aux victimes décédées au cours de l’incendie du 14 avril dernier au 6 cité du Labyrinthe (Quartier de Ménilmontant dans le 20e arrondissement) a eu lieu samedi 2 juillet.

Étaient présents les sinistrés, les proches, amis et familles des victimes, ainsi que des riverains et des personnes membres du comité de soutien. La cérémonie fut ouverte par Madame Calandra Maire du 20e arrondissement venue témoigner sa compassion.

Après le dépôt de quelques gerbes de fleurs et un temps de recueillement, une marche a été organisée en mémoire de ce drame. Le cortège s’est arrêté sur la place du métro Ménilmontant, pour une prise de parole en hommage aux victimes. Des pétales de fleurs ont été jetées devant le portrait des cinq victimes. Des détecteurs de fumée ont été remis pour un immeuble similaire à celui du 6 dans la cité du Labyrinthe. Ce don a été offert par la Fondation créée, fondation par les parents de l’une des victimes visant à prévenir aux risques incendies. Un artiste du quartier a lu un texte d’un poète algérien, une amie de Louise est venue lire un poème écrit par une camarade…

Sur la façade calcinée de l’immeuble, on été collés le portraits des cinq victimes : Jasmine (20 ans), Louise ( 24 ans), Felicia (23 ans), Lisa (20 ans) et Sayed ( 43 ans) ainsi que les visages des autres sinistrés. Cette action, initiée par l’association 6 cité du labyrinthe, vise a faire prendre conscience aux passants que derrière ces murs noircis, il y a des victimes et ainsi rappeler l’impact humain d’un tel drame.

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les sinistrés luttent contre l’oubli

 
Par Lucas Malterre, le 24 juin 2011, dans la rubrique Solidarité 
Les sinistrés s’étaient rassemblés à la mairie peu après l’incendie pour en savoir plus sur leur relogement. Photo : L. Malterre.Ils étaient une petite cinquantaine devant le Service social polyvalent du 45, rue Stendhal ♦ à deux pas de la mairie du 20e arrondissement. Membres de l’association des victimes de l’incendie du 6, cité du Labyrinthe ou bien soutiens, ils souhaitaient en tout cas se faire entendre ce mercredi 22 juin, plus de deux mois après le drame qui a coûté la vie à 5 personnes.Ils sont là pour ne pas tomber dans l’oubli. A l’heure actuelle ils estiment qu’il reste « plus de 80 victimes en attente d’un relogement » (lire le tract qu’ils distribuaient aux passants). Dans le détail, il y aurait 16 propositions de logement en cours d’attribution (concernant 29 personnes). Mais pour l’instant une seule signature de bail a été effectuée, pour une famille avec de jeunes enfants.Deux autres familles devaient elles aussi signer un bail rapidement. La quatrième est toujours dans l’attente. « Ils m’ont dit qu’ils (les services de la mairie) allaient essayer de trouver une solution avant l’été, explique l’un des fils. Avant le premier juillet, ils l’ont dit à beaucoup de personnes, au moins 20 logements. » Une épreuve car, malgré l’urgence, les victimes ne sont pas garanties de trouver un logement.Émilie, présidente de l’association explique leur action « on a fait confiance, on a été patients, mais la mairie du 20e ne peut plus agir seule. » Leur rêve : « réunir autour de la même table les représentants de la préfecture de région, de la préfecture de police, la mairie et le syndic », explique Kévin. « Ici, ils ont fait le boulot », ajoute-t-il en référence au centre social dont les services sont rapidement dépassés par l’affluence.
Les marques de soutiens étaient visibles dès les jours qui ont suivi l’incendie. Photo : L. Malterre.Un mot du syndicAucune nouvelle des préfectures, le syndic a laissé un mot à la loge plus d’un mois après l’incendie. « Il était daté du 20 avril, 5 jours après l’incendie. » Hamed, père de famille, est désabusé, ils auront beau trouver des logements, ce seront des logements vides alors que pour la plupart d’entre eux, leurs meubles sont intacts, malgré l’incendie et malgré les vols répétés dont ils ont été victimes. « Des bijoux, des montres… Quand je suis rentré chez moi un mois après, toutes les affaires étaient par terre, ils avaient pris portables, ordinateurs portables. La préfecture aurait dû sécuriser les lieux, ils sont responsables ! […] Mon fils avait besoin de son ordinateur parce qu’il passait un concours une semaine après, on m’a dit non. » Selon lui, quatre ou cinq vols ont été commis.Pour l’heure, les sinistrés ne se préoccupent plus vraiment de ce qui s’est passé, de l’origine de l’incendie ou bien de la polémique sur l’intervention des pompiers. Ils sont avant tout occupés à retrouver un logement qu’ils attendent avec angoisse. D’autant plus que la première proposition devra être la bonne. « À la mairie du 20e, ils nous ont dit d’accepter, qu’il n’y aura pas de deuxième choix », indique Abdel Hakim. Il est toutefois satisfait de l’appartement qui lui a été proposé à seulement 300 mètre de là. Même s’il n’y a pas de meubles et qu’il ignore comment cela va se passer, il reste dans le quartier et ses enfants pourront continuer de fréquenter la même école.
Les sans-papiers
La situation des sans-papiers est particulièrement précaire. Ils sont actuellement soutenus notamment par RESF, nous a confié une membre du comité de soutien, elle-même représentante du MRAP. Certains des présents dénoncent une situation terrible. « Pour ceux qui n’ont pas de titre de séjour, c’est comme s’ils étaient arrivés hier en France », bien que « selon RESF, la mairie du 20e avance sur le dossier des sans-papiers. » Au cours du dernier conseil d’arrondissement du 20e, un vœu du groupe Parti de gauche/Parti communiste souhaitant la régularisation de tous les sans-papiers victimes de l’incendie a été rejeté au motif que cela créerait un dangereux précédent, la majorité municipale préférant une étude au cas par cas.
Les manifestants ont patienté sous la pluie avant que la majorité d’entre eux parvienne à entrer, en majorité, dans le centre social. Photo : L. Malterre.La « volonté d’être visibles »Après que la majorité de la foule a pu entrer dans le centre social, une délégation est reçue. Émilie raconte : « Ce qu’on souhaitait, c’était rencontrer un responsable de la DASES (Direction de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Santé de la Ville de Paris, ndr), mais il n’y avait personne de disponible, on a été reçu par la responsable du centre social et deux responsables d’équipe. […] Elles ne pouvaient bien sûr rien faire. » Hasard ou non, dès le lendemain, la mairie de Paris a contacté l’association des victimes en vue d’une réunion début juillet.Pas question pour autant d’en rester là, « on maintient notre volonté d’être visible », explique Émilie qui prévoit un nouveau rassemblement (celui-ci n’étant que le premier) dès la semaine prochaine. En attendant, l’association organise un concert de soutien dimanche 26 juin à 16h30. Il aura lieu au bar restaurant Le Lieu-dit. Le concert est gratuit, l’association gagnera un peu d’argent sur chaque consommation. L’objectif est de récolter des fonds afin de payer les frais administratifs et judiciaires. Aujourd’hui, les 83 victimes sont défendues par 5 avocats.
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Incendie de la Cité du Labyrinthe : la galère des sinistrés

Plus de deux mois après le drame qui a fait cinq morts dans le XXe, les anciens habitants ont manifesté mercredi devant les services sociaux. Nombre d’entre eux vivent toujours à l’hôtel.

Étudiants, familles modestes ou célibataires sans titre de séjour… Tous horizons confondus, une trentaine d’anciens occupants du 6, Cité du Labyrinthe ont manifesté leur colère mercredi devant le service social du XXe, rue Stendhal, plus de deux mois après l’incendie dramatique qui a fait cinq morts et une cinquantaine de blessés, le 14 avril.

« C’est un premier rassemblement symbolique qui en appellera d’autres, a indiqué Emilie Sagne, présidente de l’association créée début mai par les sinistrés. Il y a de moins en moins d’accompagnement. Sur quatre-vingt personnes, seize propositions de relogement ont été faites, ce qui représente vingt-neuf personnes. Une famille est toujours à l’hôtel, sans solution de logement ».

Des appartements pillés

Le traumatisme de l’incendie, des cambriolages en mai dans plusieurs appartements pourtant placés sous scellés par la justice, et maintenant la galère administrative… « On est à bout, témoigne Hamed, qui résidait depuis vingt-trois ans à la Cité du Labyrinthe et vit depuis à l’hôtel avec sa femme et ses enfants. Notre appartement n’a pas brûlé, mais il a été pillé dans les semaines qui ont suivi parce que l’accès à l’immeuble n’a pas été sécurisé. L’assurance ne retrouve pas mon contrat d’assurance et nous demande des factures et des preuves d’achat que je ne peux pas fournir ».

Son épouse, elle, ne peut s’empêcher de ressasser le drame : « Les pompiers sont arrivés au bout de vingt-cinq minutes. J’ai dû attacher ma fille avec des rideaux et des draps pour la faire descendre par la fenêtre ».

Mercredi, seule une famille avait signé un bail pour un nouveau logement. « Il s’agit d’un appartement près de la porte de Vincennes (XIIe), détaille Hussien, père de quatre enfants. Nous avons signé mais c’est un appartement vide. Nous n’avons aucun meuble, et je n’ai pas encore pu accéder à notre ancien appartement, car l’état du plafond est trop dégradé ».

Difficile d’avancer les frais

Hussien, qui n’avait pas d’assurance pour son logement, attend toujours de pouvoir récupérer les affaires de la famille, et en particulier les papiers des enfants et les passeports, restés à l’intérieur. « On est relogés, mais je ne sais pas comment nous allons payer de nouveaux meubles », ajoute-t-il.

Locataire depuis vingt-deux ans dans l’immeuble sinistré, Abdelhakim attend, lui, un relogement dans les deux mois, le temps que les travaux de rénovation soient achevés dans son nouvel appartement. « L’hôtel est pris en charge, mais nous payons les repas à l’extérieur, ce qui revient très cher. Et l’assurance, elle, ne promet de rembourser que 10% de la valeur des meubles. Pour elle, le lit ne valait que 120 euros… On nous dit d’avancer les frais, mais on n’a pas les moyens ! »

La situation est encore plus compliquée pour les vingt-deux personnes sans titre de séjour qui résidaient dans l’immeuble et n’ont reçu aucune proposition de relogement à ce jour. Un collectif de soutien s’est constitué, avec l’appui du réseau RESF, pour accompagner leurs demandes de régularisation à la préfecture.

Contraints à l’hébergement d’urgence

« Certains ne se sont pas déclarés auprès des services sociaux, explique un de leurs anciens voisins. La seule issue pour eux, c’est l’hébergement d’urgence ». Alors que l’enquête sur les causes de l’incendie se poursuit, les quatre-vingt sinistrés se sont constitués partie civile et ont recruté cinq avocats pour assurer leur défense sur chaque aspect du dossier, l’affaire en cours, les effractions dans l’immeuble après le sinistre, le relogement et les titres de séjour.

Ils manifesteront la semaine prochaine devant l’Hôtel de Ville. En attendant, un concert est organisé dimanche à 17h30 au Lieu-Dit (6, rue Sorbier), afin d’aider l’association à payer ses frais de justice.

Metrofrance.com, à Paris

 

Article provenant du quotidien Métro

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Concert de soutien aux victimes de l’incendie

Concert de soutien aux victimes de l’incendie du 6 cité du Labyrinthe. Concert gratuit, consommations au profit de l’association

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L’immeuble pillé après l’incendie mortel

 
L’immeuble de Ménilmontant où 5 personnes ont péri dans un incendie, le 14 avril, cité du Labyrinthe, a été littéralement pillé. Les habitants ont pu récupérer hier les affaires qui restaient.
S.R. | Publié le 12.05.2011, 07h00

 

 
 
 
 
 
 
 
Cité du Labyrinthe( XXe ), hier. Les habitants ont été autorisés à pénétrer dans l’immeuble jusque-là, interdit d’accès en raison de l’enquête. La déception est grande. | (LP/S.R.)
  • Pas de colère hier, juste de l’abattement et du désarroi : un mois après le terrible incendie qui a ravagé le no 6 de la cité du Labyrinthe et fait 5 victimes dans le XXe arrondissement, les habitants étaient autorisés à récupérer leurs affaires pour la première fois. Ou du, moins ce qu’il en reste.
 
Interdit d’accès en raison de l’enquête qui s’oriente vers une piste criminelle, l’immeuble a été cambriolé à plusieurs reprises, littéralement pillé.
« Moi, on m’a volé deux ordinateurs et une caméra. Je crois que tout le monde s’est fait voler quelque chose, c’est désolant », se lamente Ismaël. Avec d’autres habitants, il a créé une association de défense des locataires pour représenter les intérêts de ces gens qui ont tout perdu. « Ce qui est incompréhensible, c’est que le bâtiment n’ait pas été assez sécurisé, poursuit Ismaël. Et quand nous avons signalé les premiers cambriolages, il a fallu un temps énorme pour que les autorités se décident à faire quelque chose. »
L’opération d’hier a été rendue possible grâce à la mairie du XXe arrondissement, qui a convaincu la justice — qui avait posé des scellés — de permettre l’entrée aux habitants. Une petite cellule d’accueil a été créée dans la cité pendant que la police contrôlait l’accès. Les locataires avaient le droit de venir avec trois personnes pour évacuer leurs affaires, et deux heures étaient consacrées à chaque étage.

« Le syndic a traîné… »

Dès le départ, la question de la sécurisation des lieux avait été posée : « Mais le syndic gérant l’immeuble a traîné pour prendre en charge les mesures de protection », explique-t-on au cabinet du préfet de police de Paris. « Il nous a assuré seulement en fin de semaine dernière qu’un gardiennage serait mis en place », complétait de son côté la mairie du XXe. Trop tard, le mal est déjà fait. Des appartements ont même été squattés et on a retrouvé sur place une sorte d’autel avec des bougies et une figure ésotérique. Pour les locataires, terriblement éprouvés par cet incendie terrifiant où les victimes se sont défenestrées, c’est un peu la double peine. Mais ils n’ont pas l’intention d’en rester là : « Nous avons demandé au procureur d’ouvrir une enquête sur la sécurité des locaux, poursuit Ismaël. C’est d’autant plus choquant que les cambrioleurs ont peut-être détruit des preuves importantes pour l’enquête. »

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Paris : 5 morts et 57 blessés dans l’incendie d’un immeuble

 

Avec J.Cl. | Publié le 14.04.2011, 05h40 | Mise à jour : 12h33

Paris, 20è. Cité du Labyrinthe, cette nuitParis, 20è. Cité du Labyrinthe, cette nuit | P.BURNER / BSPP

Cinq personnes sont mortes, six ont été gravement blessées et 51 plus légèrement atteintes, dans l’incendie qui a pris dans la cage d’escalier d’un immeuble du XXe arrondissement de Paris dans la nuit de mercredi à jeudi. Quatre personnes ont péri en se défenestrant. Le cinquième mort, dont les secours ignoraient s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme, a été retrouvé brûlé dans les étages de cet immeuble situé Cité du Labyrinthe, dans le quartier de Ménilmontant.

 

Deux pompiers et six enfants figurent parmi les blessés légers. L’un des pompiers a fait une chute d’échelle d’une hauteur équivalant un 2e étage, après avoir reçu une décharge électrique, mais ses jours ne sont pas en danger.

«L’immeuble n’était pas vétuste»

Un violent feu a pris dans l’escalier en Y pour des raisons encore indéterminées peu après 3 heures dans un grand immeuble de six étages situé Cité du Labyrinthe (XXe), un îlot bordant la rue de Ménilmontant, près du carrefour Oberkampf. L’immeuble, composé d’habitations et d’ateliers d’artistes, est une propriété privée, pas vétuste mais enclavée. Le sinistre s’est rapidement propagé dans cette «cité particulièrement difficile d’accès», selon la maire socialiste du XXe arrondissement, Frédérique Calandra.«On est dans un des quartiers les plus denses de Paris, caractérisé par une suroccupation des appartements», a ajouté l’édile.

Les secours sont arrivés huit minutes après le premier appel. Sur place, trois personnes s’étaient déjà défenestrées pour échapper aux flammes. Les moyens du plan rouge ont été engagés après que les premières équipes envoyées ont donné l’ampleur du sinistre. Mohammed, un garçon égyptien qui habite au 1er étage, a raconté au Parisien.fr qu’il n’avait pas pu descendre par l’escalier. «J’ai attrappé mes dossiers par la fenêtre et j’ai sauté, raconte-t-il avec un sourire un peu fatigué. J’ai atterri sur le toit d’une voiture, ça va, mais il y a eu des jambes cassées, les gens ne savaient par où sortir».

Quelque 300 sapeurs-pompiers issus d’une trentaine de casernes sont parvenus au bout de deux heures à éviter toute propagation aux immeubles voisins très proches du lieu d’incendie. Le feu a été circonscrit vers 5h30, selon les pompiers.

Avant l’arrivée des secours, six personnes s’étaient jetées par les fenêtres. Selon le lieutenant-colonel Frédéric Grosjean, la principale difficulté a tenu au fait que «le feu a surpris les occupants dans leur sommeil, et que l’alerte a donc été donnée alors que l’incendie était déjà important».


Photo AFP/BERTRAND LANGLOIS

La ville de Paris a mis en place un dispositif de suivi

Vers 5 heures du matin, le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë s’est rendu sur place. «Selon les éléments qui m’ont été présentés sur place», écrit le maire dans un communiqué, l’immeuble, «modeste», «ne présentait pas de signes d’insalubrité». «Il appartiendra à l’enquête judiciaire de déterminer l’origine de l’incendie».

La ville a mis en place a mis en place «un dispositif de suivi pour accompagner notamment sur le plan social et d’hébergement, l’ensemble des victimes de cet incendie». Le maire a exprimé sa «très vive émotion» après cet incendie «dramatique» et a adressé ses «très sincères condoléances aux familles des victimes».


LP/JULIE CLORIS

Après 7h30, alors que le jour se levait, d’importants secours demeuraient sur les lieux et des blessés étaient évacués, emmitouflés dans des couvertures de survie. Le laboratoire central de la PP procédait aux investigations pour déterminer l’origine du sinistre. La rue de Ménilmontant était bloquée par les secours, empêchant de se rendre à proximité de l’immeuble ravagé. Les sapeurs pompiers procèdent actuellement au déblaiement des débris, et s’assurent qu’aucune braise ne couvera plus.

 

LeParisien.fr

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